La Perle Noire de Tahiti est une gemme naturelle, née de l'huître. Nous savons aujourd'hui que l'huître apparaît comme la sentinelle des pollutions marines et ce grâce à une entreprise Française, plus précisément Arcachonnaise.
Un simple mouvement de valve.. et l'huître devient vigie des pollutions marines, dans l'Arctique ou le Golfe, grâce aux travaux d'un petit laboratoire à Arcachon, sur la côte girondine.
Le mollusque bivalve "est très bien outillé pour goûter la qualité de l'eau qu'il filtre toute la journée" et réagir à la moindre fuite d' hydrocarbure émanant de plateformes offshore ou de raffineries dans les estuaires de l'hexagone, explique à l'AFP Jean-Charles Massabuau, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il planche sur le sujet depuis 2011.
C'est lui qui, le premier, a démontré que l'huître réagissait au son, et étudié, avec l'Université de Bordeaux, comment on peut l'utiliser comme "biocapteur de l'eau". molluSCAN est le nom de l'entreprise dont M. Jean-Charles Massabuau est co-fondateur.
La "méthode valvométrique" permettant de mesurer en temps quasiréel les cycles d'ouverture et de fermeture des valves de l'huître. Objectif: déterminer à distance l'état de santé de l'animal pour fabriquer un indicateur de la qualité de l'eau.
L'huître est le cobaye idéal. Sédentaire, elle peut être facilement suivie en temps réel dans son milieu naturel, "et n'a rien d'autre à faire que de capter le bruit ambiant, les variations de température ou de lumière", selon le scientifique. Son hypersensibilité fait d'elle un excellent lanceur d'alerte, bien avant que ne survienne une marée noire.
L'hyperactivité des valves est un premier signal d'alerte. Comme chez l'Homme, le stress peut modifier les rythmes du sommeil, de la reproduction, et même l'appétit.
Depuis ses débuts, au printemps dernier, les équipes de molluSCAN ont décroché deux clients réguliers et en a trois autres en pourparlers; bien qu'ils aient également plus d'une douzaine d'installations test dans toute l'Europe. L'entreprise espère que les municipalités et les autorités en charge des ressources naturelles débourseront pour cette technologie; moyen totalement naturel, inoffensif et peu invasif pour surveiller leurs voies navigables.
L'objectif de M. Jean-Charles Massabuau est en voie d'être atteint; à savoir, "que la mer soit plus propre, et les industriels aussi."